Traversée Canaries – Cap Vert

Nous sommes posés dans le mouillage de Bahia da Palmeira sur l’île de Sal au cap vert OUF !!! et franchement nous ne sommes pas mécontents de poser l’ancre et de retrouver un peu de calme.

Le départ des Canaries et la traversée furent on peut le dire Mouvementés !

Nous laissons le bateau à la marina de San Miguel (Tenerife) quelques jours le temps de rentrer dans le Nord de la France pour faire un coucou express à la famille, aux copains et surtout assister au mariage de Manue et Simon. Juste le temps pour moi de profiter des copines, remettre bottes, collants, robes en laine et pour Vincent d’attraper un bon gros rhume, celui qui empêche de respirer la nuit et provoque la goutte au nez toute la journée 😉 Le retour fut vraiment rapide et après 5 jours de retrouvailles avec les copains, passant de raclette, tartiflette, fromage en tout genre sans oublier la fameuse soirée croque-monsieur nous voilà de retour aux Canaries fatigués mais heureux de retirer les pulls. Nous retrouvons avec grand plaisir notre cher Cata Quatre et José (un équipier rencontré via le site STW).

Nous pensions avoir 3 jours sur place pour préparer correctement le bateau et faire l’avitaillement…. Mais NON madame météo en a décidé autrement le départ aura lieu le lendemain… je vous raconte pas le stress !!! Nous devons organiser l’avitaillement pour +/- 1 mois de vivre (ce qui représente 5 caddies bien plein !) et ensuite tout ranger dans le bateau, mettre un coup de propre partout, faire les lessives… et bien sûr tout cela ne serait pas drôle si nous n’avions pas oublié de fermer la pompe à eau avant de partir celle-ci a donc tourné en continue pendant 6 jours vidant les batteries ! Résultat il y a de fortes chances qu’elles soient mortes et qu’il faille changer le parc batterie (ça c’est une autre histoire…).

Jeudi matin nous sommes prêts à appareiller, c’est parti pour 5 jours de mer avec des prévisions de vent aux alentours de 30 nœuds. A peine sorti de la marina nous sommes accueillis par quelque dauphin… Vincent et moi sommes contents de reprendre la mer et de quitter les Canaries ! Par contre rapidement (+/- 20 min après le départ) nous nous rendons compte que José lui n’a pas l’air dans son assiette à peine le temps de lui demander si tout va bien que BURPS SPLASH !!! C’est parti pour 48 heures de mal de mer carabiné passant de son lit à la jupe arrière, les 3 jours suivants il a réussi tant bien que mal à prendre 1 ou 2 quart retournant dans le fond de sa cabine celui-ci à peine terminé. Nous sommes un peu décontenancés lorsqu’il nous avoue savoir être fortement sujet au mal des transports, lors des échanges que nous avions eu par mail et téléphone nous nous étions imaginé un vrai marin avec une grosse expérience de la mer, titulaire de plusieurs diplômes des Glénant, en préparation pour une transat retour… Enfin bref sur le coup nous sommes un peu déçus et contrariés car le but de prendre un équipier est d’avoir un peu d’aide à bord. A sa décharge il est vrai que les conditions de navigation n’ont pas été rigolotes : Grosse mer (creux +/- 4 mètres) de travers, ciel voilé, et vent entre 25 et 35 nœuds. La vie à bord est particulièrement inconfortable, les vagues viennent taper sur les coques, s’engouffrent sous le bateau et nous sommes obligés de faire tourner plusieurs heures par jour le groupe électrogène car nos batteries ne tiennent pas la charge (ce qui rajoute un brouhaha désagréable). Mais bon le bateau avance bien et nous prenons notre mal en patience (en espérant que la transat sera plus confortable ;-)). Pour être honnête cette traversée fut difficile physiquement et moralement, plusieurs fois pendant les 5 jours nous nous retrouvons avec Vincent au poste de barre en ce disant que si toutes les traversées sont comme celles-ci nous n’arriverons jamais jusqu’en Nouvelle-Calédonie. Nous sommes fatigués car les nuits sont très courtes et très bruyantes, les énormes vagues qui s’abattent sur le bateau rendent la vie à bord compliqué et le mal de mer n’est jamais loin… Seul César est vraiment au top !

Quelle bonheur de poser l’ancre à Palmeira sur l’île de Sal après 5 jours fatigants !!! La vue n’est pas très belle mais la baie est remplie de bateaux copains…. YOUHOU !!! On va pouvoir se détendre… Le moral revient très vite lorsque tous les bateaux nous accueillent avec un : « Alors cette traversée ? Nous on en a chié !!!! » (ouf le problème ne vient pas de nous mais les conditions étaient vraiment dures !).

Maintenant que nous sommes bien ancrés, il va falloir gérer le petit problème de batterie L la transat est dans une semaine !!!

Les batteries, une Grande Histoire, depuis que nous avons quitté Tenerife Vincent est persuadé que les batteries sont mortes et qu’il va falloir les changer (pas cool du tout ! 4 batteries c.à.d. -/+ 1.500€ et faut il encore en trouver au cap vert). Avant de tout démonter, Vincent fait les niveaux d’eau qui bien sûr sont à sec ! Remplissage de batterie, on attend une demi-journée…. Elles ne tiennent toujours pas la charge, c’est parti pour une chasse au trésor sur l’île de Sal : trouver des batteries !! Les capverdiens sont très gentils, ils veulent tous rendre service (en espérant discrètement un petit retour ;-)) mais le Cap vert reste un endroit très pauvre avec le strict minimum (et encore !) Après journée de recherche dans tous les bouibouis de l’île Vincent arrive à bord avec 4 batteries neuves (enfin on nous a assuré quelles étaient neuves !) d’une marque inconnue… c’est parti pour le déchargement à bord… Chaque batterie pèse +/- 40 kg, il faut les hisser de l’annexe au bateau puis les descendre à bout de bras dans la cabine bâbord arrière, démonter les anciennes qui se trouvent sous le lit de la chambre d’ami, mettre les nouvelles à la place qui bien sûres sont plus larges que les précédentes (sinon trop facile). 2 heures plus tard tout est en place !!! Cool, on va enfin pouvoir nettoyer notre bateau et se poser…. Bip, bip, bip… mais que se passe t il ??? Nos nouvelles batteries viennent de passer de 14 voltes à 11 en moins de 30 min ! Zut (et je suis polie ;-)) ca va pas le faire !!!! Les batteries s’effondrent à vitesse grand V. Nous chargeons les anciennes dans l’annexe (40 kg chacune !!!) nous les débarquons à terre en espérant pouvoir les recharger via un buster ou au moins sur du 220v, après les avoir promenées dans toute l’île nous tombons sur un « électricien » qui après les avoir testé nous indique quelles fonctionnent très bien ! Rrrrrhhh Bon restons calme !! Nous allons simplement retourner voir le charmant monsieur de 2 mètres sur 2 qui nous a vendu les 4 nouvelles batteries (pour 1.500€ en cash !) afin de lui expliqué que nous lui rendons et souhaitons récupérer nos sous J Quelle bien bonne surprise lorsque nous arrivons au garage, le patron est en pleine parti de POKER !! Mais hyper réglo il nous donne rdv le lendemain à 8h30 pour l’échange… il ne nous reste plus qu’à ramener les anciennes batteries à bord, démonter, remonter, débarquer les nouvelles batteries… un vrai bonheur (j’ai les mains et le dos en feux !!). Pour finir après 2 jours de boulot, nous voilà au point de départ !!! Ras le bol dans le doute j’éteins le congélateur (mis en route au départ des canaries) et là comme par magie tout rentre dans l’ordre ! Les batteries ne sont absolument pas mortes, le seul problème était le congélateur trop gros consommateur d’énergie !!! (Bref !!! ça se passe de commentaire !!) Tout le mouillage a suivi nos aventures de batteries et on peut le dire la chute est franchement ridicule.

Nous allons enfin pouvoir profiter du cap vert et surtout rejoindre Téthys dans le sud de l’île puis Varatraza et Tiplouf de retour du Sénégal installés au mouillage de Boa Vista.